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Aperçu des consommations

Nous rappelons à nos lecteurs que nous sommes avant tout des travailleurs sociaux et que nous n’avons pas de mandat répressif. Pour toute dénonciation, nous vous invitons à vous adresser directement aux autorités compétentes. Nous estimons que la légalisation des substances, accompagnée de la dépénalisation de leur consommation, pourrait apporter un changement significatif à cette crise sociétale.

Voici quelques informations sur les personnes utilisant des substances stupéfiantes et sur l’impact de leur consommation.

Le protoxyde d’azote, communément appelé « gaz hilarant » ou « proto », mais aussi « la drogue des jeunes », est une substance de plus en plus prisée par les jeunes âgés de 16 à 24 ans. Initialement utilisé à des fins médicales comme anesthésiant léger, il est également disponible en vente libre, notamment sous forme de capsules pour siphons à chantilly, ce qui facilite son détournement à des fins récréatives.

Le protoxyde d’azote provoque une sensation d’euphorie et de dissociation, recherchée par les consommateurs. Cependant, son inhalation peut entraîner des vertiges, des désorientations, et des pertes de connaissance.
Une consommation régulière ou à forte dose peut causer des lésions neurologiques, des troubles psychiatriques, des carences en vitamine B12, et des atteintes au système nerveux. Des cas de paraplégie ont été rapportés suite à une utilisation intensive. Malgré ces risques, le protoxyde d’azote reste en vente libre dans les commerces et certains clubs, où des ballons remplis de ce gaz sont proposés aux alentours de 10 CHF l’unité. Cette facilité d’accès contribue à sa popularité croissante parmi les jeunes.

Réglementation en discussion :

Face à l’augmentation de son usage détourné et aux dangers associés, le Grand Conseil genevois a soutenu à l’unanimité une motion visant à réguler la distribution du protoxyde d’azote. L’objectif est de limiter sa disponibilité pour prévenir les abus et protéger la santé publique. (PS-Ge)

Bien que perçu comme une substance récréative inoffensive, le protoxyde d’azote présente des risques significatifs pour la santé. Il est crucial de sensibiliser les jeunes aux dangers liés à son usage et de renforcer les mesures de contrôle pour limiter son accessibilité.

Lean et Purple Drank : un phénomène culturel et un danger sanitaire

Le lean, également appelé purple drank, est un mélange popularisé dans la culture hip-hop, principalement aux États-Unis dans les années 1990, mais aussi par plusieurs chanteurs francophones de Trap. Cette substance est composée de sirop contre la toux contenant de la codéine et de la prométhazine, mélangé à des sodas sucrés (comme Sprite) et parfois des bonbons pour en améliorer le goût.


Le nom « purple » fait référence à la couleur violette du sirop de codéine. Ces mélanges provoquent des effets euphorisants, une sédation marquée et une sensation de flottement, mais ils présentent des risques considérables pour la santé : dépendance, dommages au foie, dépression respiratoire, voire overdose mortelle. La codéine est un opiacée, comme l’héroïne.
Dans certains cas, le purple drank peut désigner des variantes artisanales ou non contrôlées, où des substances psychoactives ou alcooliques sont ajoutées, augmentant encore les dangers.

Conséquences sociales et sanitaires

L’accessibilité facile des sirops codéinés et la normalisation de leur usage par certaines figures publiques ont favorisé leur popularité auprès des jeunes. Cependant, les dangers liés à ces consommations sont largement sous-estimés :
elles peuvent entraîner des problèmes de santé graves (insuffisance respiratoire, dommages aux organes) et une dépendance rapide et effets à long terme sur le système nerveux central.

Cannabinoïdes : des effets encore méconnus

Les cannabinoïdes, substances actives présentes dans le cannabis, sont de plus en plus consommés, mais leurs effets à long terme restent mal compris. Parmi les impacts identifiés figurent la perte de mémoire à court terme, des difficultés de concentration, et une altération des fonctions cognitives.

Sur le plan social, l’usage régulier peut entraîner un isolement, une baisse de motivation et des troubles relationnels. Ces conséquences, souvent sous-estimées, soulignent l’importance d’une meilleure information et prévention autour de leur consommation.
Cette substance est largement consommée dans notre canton, par un public dont l’âge varie de 16 à 65 ans.


Après les cannabinoïdes, la cocaïne est la substance la plus consommée dans le canton de Genève.

Nous pouvons différencier en 3 catégories les consommateurs de cette drogue dure.

(1) « Le temps d’un shoot », par Cédric Vincensini, « Le Courrier »

Les fêtards

Dans la majorité des cas, ils s’adonnent à son usage que sporadiquement et ne ressentent souvent pas le besoin d’en reprendre au-delà des occasions festives.
Ils associent cette consommation à la prise d’alcool et de cannabinoïdes afin d’en réduire les effets, surtout avant de terminer leur « fête ».
Pour ce type de population, la prise de cette drogue se fait par inhalation.

Les personnes ayant une consommation contrôlée

Souvent ayant fait partie du premier groupe, ce sont des personnes qui ressent le besoin de consommer aussi en dehors des moments récréatifs, mais qui parviennent à limiter les prises.
Beaucoup d’entre eux parvient également à maintenir un semblent de vie « normale », avec des liens sociaux, un logement, un travail.
Pour y arriver, ils consomment d’autres substances, telles que l’alcool, les cannabinoïdes, les benzodiazépines et certains dérivés des opiacés.

Les consommateurs chroniques

Dès leur réveil, ces consommateurs ne pensent qu’à se procurer une dose, souvent de crack, parfois déjà basé, ou toute autre substance disponible. Beaucoup d’entre eux, devenus accros entre 2000 et 2005, avaient pour habitude de s’injecter de la cocaïne.

Selon notre diagnostic, 95 % de ces consommateurs sont polytoxicomane, consommant diverses substances :

  • Benzodiazépines, telles que le Dormicum et le Rivotril, qui sont les plus souvent utilisées de manière abusive.
  • Opiacés, cannabinoïdes et alcool viennent compléter leur consommation régulière.

La rupture sociale est souvent énorme : perte de logement, perte d’emploi, et perte des liens avec toute personne ne partageant pas leur addiction.

L’âge des deux dernières catégories est compris entre 18 et 55 ans. Parmi les consommateurs chroniques, la plupart de ceux ayant un statut légal bénéficient d’une prestation sociale.

Les consommateurs d’héroïne

L’usage d’héroïne a remarquablement diminué ces dernières années. La manière de l’utiliser a également changé : nous sommes passés d’une période où l’injection était prédominante à une pratique consistant à l’inhaler ou à la fumer en l’étalant sur un papier aluminium.

Nous avons constaté que, parmi les anciens consommateurs d’héroïne, les traitements de substitution, tels que la méthadone, initialement destinés au sevrage, continuent souvent d’être administrés sur de longues périodes, parfois pendant des décennies, avec des dosages qui sont parfois augmentés.

Dans ce cas, la personne développe une forte dépendance aux substances qui étaient initialement prévues pour la soigner !

Extasy et MDMA
La consommation de ces substances reste dans la grande majorité liée aux moments festifs, mais aussi un nombre élevé de personnes payant des prestations sexuelles. Cependant, nous avons recensé quelque cas de dépendance à ces substances. L’âge des consommateurs est de 16 à 50 ans.